Libérer le potentiel des jeunes

 


Après avoir essayé l’informatique et la pâtisserie, c’est finalement dans la couture que Ali Cissé, 28 ans, semble trouver sa voie. 

« J’ai choisi la couture parce que c’est métier assez connu dans ma famille. J’ai un oncle qui le pratique depuis longtemps », justifie le jeune entrepreneur.

Il a commencé son apprentissage en 2014. Et depuis 2019, il a installé son propre atelier de couture. Il compte aujourd’hui quatre machines et travaille avec trois apprentis.

« Ma spécialité, c’est surtout la couture pour homme », explique le jeune couturier, magnifiquement habillé par lui-même. 

« Notre plus grand défi, c’est que la clientèle est assez timide. Les gens à Dori préfèrent plus ce qui vient d’ailleurs. On entend couramment des gens se vanter que les tenues qu’ils portent sont cousues à Ouagadougou », confie Ali Cissé. « Mais si tout le monde ne considère que ce qui vient d’ailleurs, comment on peut en même temps demander aux jeunes d’entreprendre au niveau local ? », interroge-t-il désemparé.

Ce qui ne manque pas d’arracher un grand sourire à son voisin, Djahouri Yarga, commerçant à Dori. « Sans moyen, il est difficile d’entreprendre. C’est une question de moyen », avance celui-ci. « Tu as ta petite boutique dans le quartier, tu t’en sort pas mal. Le commerçant avec qui tu achètes les produits constate ça va pour toi. Puisqu’il a les gros moyens, il vient ouvrir une grande boutique dans la même où tu es installé. Tu ne peux pas rivaliser avec lui. », justifie-t-il.

C’était le 11 février 2021, au Conseil Régional du Sahel. Ali Cissé, Djahouri Yarga et une trentaine d’autres personnes, artisans, élèves, étudiants, représentants d’ONG et associations, etc., participaient à la session d’information sur le programme CULTIVONS L’ESPRIT D’ENTREPRISE (CLE). Y était également, le secrétaire général de la Commune de Dori.

Dans la région du Sahel, de nombreux jeunes comme portent des initiatives avec un réel potentiel de développement. Quand bien même ils ont parfois des compétences techniques acceptables dans leur metier, ils ont clairement besoin de développer de nouvelles compétences pour mieux conduire et accélérer la transformation de leurs entreprises. 

C’est que compte faire dans la région le programme CLE. Il va travailler de sorte que des jeunes comme Ali et Djahouri puissent bénéficier d’encadrement et intégrer des réseaux de soutien pour accélérer la croissance de leurs entreprises.

Comment concrètement ? 
  1. En mettant des lumières les parcours d’entrepreneurs modèles qui peuvent leur servir de repères ;
  2. En organisant des formations de base sur la conduite d’entreprises et des camps d’idéation ;
  3. En facilitant l’accès aux financements pour développer leurs activités ;
  4. En mettant en place un processus d’incubation et d’accélération d’entreprises.

CULTIVONS L’ESPRIT D’ENTREPRISE (CLE) est un programme triennal mis en œuvre par un consortium de quatre organisations (Tanager, La Fabrique, WakatLab et MEDIAPROD). Il bénéficie du financement du Royaume des Pays-Bas.

Article de blog écrit par Inoussa MAIGA, Directeur de MEDIAPROD


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